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Remboursement des PGE : entre vigilance et tensions, selon la CPME

1. Une situation sous contrôle, mais fragile

Depuis leur mise en place en 2020 pour aider les entreprises à traverser la crise sanitaire, les PGE ont permis de soutenir plus de 690.000 structures, pour un total de 145 milliards d’euros. Aujourd’hui, environ 38,4 milliards restent à rembourser. Si la majorité des entreprises respectent leurs échéances, certaines, notamment les TPE, peinent à s’acquitter de leurs dettes.

Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CPME, affirme : « Assez peu d’entreprises déclarent être dans l’incapacité de rembourser leur PGE, mais celles qui déposent le bilan mentionnent souvent ce prêt comme une difficulté parmi d’autres. »

2. Des tensions accentuées par l’environnement économique

La hausse des taux d’intérêt, la reprise fragile (1,1 % de croissance en 2024) et l’augmentation des coûts de production compliquent la gestion financière des entreprises. Ces facteurs accentuent les tensions sur les trésoreries, surtout pour les petites structures qui avaient déjà un niveau de réserve limité avant la crise.

Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des indépendants et des TPE, souligne : « Beaucoup de dirigeants réduisent leurs rémunérations ou reportent des investissements pour honorer leurs remboursements. »

3. Un soutien public prolongé pour éviter les défaillances

Pour pallier ces difficultés, le gouvernement a prolongé le délai de remboursement des PGE jusqu’à fin 2026, offrant aux entreprises la possibilité de rééchelonner leurs dettes sur trois années supplémentaires. Ce coup de pouce vise à limiter les faillites, qui ont déjà augmenté de 28 % en 2024 par rapport à 2019.

4. Des secteurs particulièrement exposés

Les secteurs des arts et spectacles, de l’hôtellerie restauration et de l’immobilier, qui ont eu le plus recours aux PGE, restent les plus vulnérables. Selon le Conseil d’analyse économique (CAE), près de 40 % des PGE contractés dans ces secteurs sont encore en cours de remboursement.

5. Un appel à la vigilance

Malgré les mesures prises, la CPME appelle à la vigilance face à une dégradation possible de l’environnement économique en 2025. Elle insiste sur l’importance de préserver la confiance des entrepreneurs et de soutenir les petites entreprises dans leurs démarches de rééchelonnement ou de renégociation de dettes.

Le mot de la fin

Si le remboursement des PGE ne constitue pas encore une crise systémique, il reste un défi pour de nombreuses petites structures. Dans ce contexte, un accompagnement ciblé pourrait être crucial pour éviter une nouvelle vague de défaillances.

Source : La Tribune, Face aux difficultés de remboursement, les PGE pourront être rééchelonnés jusqu’en 2026,

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